Salut les petits gars.
C’est toujours très difficile de présenter un documentaire, un film ou une série docu’ qui met en avant le combat sur une plateforme aussi large et vaste comme Internet, la télévision. La plupart du temps, les combattants et les gens qui veulent mettre en avant leur art s’excusent toujours de montrer de la réalité de leur sport et assurent que tout ça est maîtrisé à 100%, bien que des accidents arrivent toujours.
Normal, même si on se foutait déjà sur la gueule sportivement au temps des Grecs et des premières olympiades en 350 avant J.C, l’opinion publique reste toujours partagée quand les arts martiaux arrivent dans leur assiette. « C’est trop violent et barbare » qu’on entend généralement, « Je suis un putain de babtou fragile qui a été élevé dans le coton et l’idée que je suis un flocon de neige merveilleux qui ne doit pas constater un soubresaut de violence dans sa vie » on entend moins souvent. C’est justement ça la clé du problème parce qu’elle empêche généralement ces gens la de voir plus loin que le pain dans la tronche.
Le combat reste une des formes sportives les plus pures mais aussi une des plus anciennes. On retrouve des traces d’enseignements martiaux datant d’il y a plus de 2500 ans (comme le Kalaripayat) et forcément, des cultures se sont forgées autour de ces enseignements. C’est souvent ce qui est mis de côté quand on parle de sport de combat ainsi que le plus alarmant à mes yeux, la vie des artistes martiaux immergés dans cette culture.
Ce qui me ravit au plus haut point, c’est que c’est justement le point névralgique de FIGHTWORLD, chaque art du combat à sa culture propre, ancrée dans la société mais surtout possède des protagonistes très intéressants.
Tour d’horizon des 5 épisodes de la Saison 1 pour comprendre tout ça, en évitant de tout donner avant que vous l’ayez vu, bien évidemment.
5 arts différents dans 5 pays différents, 5 cultures à part entières
FIGHTWORLD fait fonctionner une recette qui a déjà été présentée dans de nombreuses séries docu’ sur les sports de combat, le voyage sur la terre de naissance de l’art martial. Qui de mieux placé que les inventeurs du sport pour en parler ? Cela dit, la où on présente énormément l’art en lui même dans tout autre docu’, FIGHTWORLD part du principe que tu connais déjà le sport pour parler d’autres choses : la culture dans laquelle l’art martial et immergé et la vie de ces combattants.
Bon choix ? Honnêtement oui. Le mec au pif qui regarde la série, pas spécialement fan de sport de combat, est pas obligé de souffrir avec des explications techniques et le type qui s’y connait déjà un peu (comme sur la boxe mexicaine et le muay thai, déjà allègrement documentés partout ailleurs) peut enfin voir quelque chose d’autre sur un sujet apprécié. Cela dit, ça n’empêche pas FIGHTWORLD de présenter certains sports méconnus comme le lethwei et la lutte sénégalaise mais toujours de manière rapide et efficace.
La où on est très bien servi contrairement à d’autres exercices du genre, c’est que des figures historiques de ces sports la parlent de justement de la culture de l’art martial et de la vie autour.
Personnellement j’y connais rien en lutte sénégalaise et en lethwei, mais quand le documentaire s’attarde sur la boxe mexicaine et le muay thaï, ils vont parler aux monuments Julio César Chavez (132 000 mexicains se sont réunis dans un stade pour le voix boxer pour vous donner une idée de l’ampleur du type) et Buakaw Banchamek (reconnu comme peut-être le meilleur pratiquant de l’histoire du muay thai). Des visages forcément très connus pour les amateurs de combats, donnant du coup une perspective plus humaine sur quelque chose qu’on les as vu pratiquer pendant des années.

La boxe féminine au Mexique, thème prépondérant de l’épisode au travers de Mitzi Aguilar.
Le Sénégal et l’Israël, des petits bijoux dans un excellent tout.
Les épisodes les plus marquants selon moi restent indéniablement le Sénégal et l’Israël, autrement dit la lutte sénégalaise et le Krav Maga.
On atteint sincèrement le paroxysme de ce que cherche la série documentaire avec le Sénégal. Avec un montage finement ciselé associé à la qualité de l’image globale + les panoramas proposés et la musique, on ressent sincèrement tout le pays vibrer pour la confrontation entre Modou Lô et Lac de Guiers 2. Tout le combat baigne dans la culture mystique et religieuse, ainsi ce que représente ces deux types la. Les lutteurs ne se représentent pas qu’eux-même, ils représentent surtout leur quartier auxquels ils restent étonnement proches sachant qu’ils gagnent très bien leur vie grâce au sport. Les enfants de leur coin ont le noms des types sur leurs charrettes et brandissent des pancartes à l’effigie de leur héros. Les lutteurs sont des vrais fiertés pour leur quartier.
Forcément le but de l’épisode tourne autour de la confrontation de Modou Lô et Lac de Guiers 2 et on sent qu’ils se transforment petit à petit en putain de demi-dieux destinés à des combats de gladiateurs. C’est bouillant, c’est palpable et c’est foncièrement un très bon exercice documentaire toutes catégories confondues.
L’Israël est aussi une putain d’expérience parce qu’on passe de sports, certes chargés de culture mais récréatifs, a quelque chose de sérieux, destiné non pas à rigoler mais à tuer. Quand on fait du Krav Maga en Israël, on le fait pour être sur de pouvoir se défendre quand les merdes éclatent autour de soi et on parle de sacrés merdes sérieuses quand on vit en Israël.
On suit donc des forces de l’ordre qui pratiquent le combat et explique le but de la pratique mais aussi un club local de Tel-Aviv qui arrive à réunir toutes les religions autour du Krav Maga. C’est franchement TRÈS intéressant et ça remet en perspective beaucoup d’aspects de la défense physique qu’on met inconsciemment de côté quand on vit dans une région en paix. Un vrai « eye opener » sur l’art martial porté par des types éloquents et foutrement charismatiques.

Je parle surtout de ce type la. Le gars explique très bien, il est charismatique de ouf et peut te buter avec une pince à épiler.
En résumé, FIGHTWORLD c’est une très bonne série documentaire qui te fait comprendre qui sont les hommes qui pratiquent certains arts martiaux et leur environnement. C’est très bien filmé, très bien monté et honnêtement, j’ai appris pas mal de choses.
Je vous conseille VIVEMENT d’aller binger cette putain de série parce que ça change de pas mal sur pleins d’aspect et ça fait vraiment du bien.
A bientôt les bourrins.