Salut les bourinhos,
Le football est une fête toute l’année mais la samba est un peu plus folle quand on attaque la Ligue des Champions. Le championnat est toujours un moyen de vibrer, certes, mais rien ne peut remplacer la seule et vraie compétition qui sanctifie les simples hommes en divinité.
Comme tous les ans, on a le droit à nos lots de surprises mais cette année, la C1 nous a rappelé que dans l’élite du football, bien que l’argent est devenu incontournable, les grands clubs restent immortels.
Un grand club, c’est pas une liasse de billets sur la table et des stars toutes pétées sur la pelouse, c’est un gros palmarès lié à la capacité de transmettre la rage de vaincre dans les moments difficiles. Cet aspect la, c’est ce qui fera toujours la différence entre un club comme le PSG et des institutions comme Manchester United, le Milan AC, Liverpool, le Real Madrid.
Ce que la plupart des footix et autres glory hunters à deux balles ne comprennent pas, c’est qu’un grand club de football, c’est pas juste un coach et de 11 joueurs. Quand un club est habitué a briller, tout le personnel du club jusqu’aux cuisiniers et laveurs de slips te rappellent que t’es dans une institution et que t’as pas le droit de jouer à moitié. Cette culture la se forge uniquement quand un club a une histoire et un passé glorieux.
Nouvelle preuve que le supplément d’âme à toujours sa place dans le football avec ce match retour entre le Real Madrid et l’Ajax d’Amsterdam. Deux très grands clubs qui s’affrontent bien que le succès a été plus au rendez-vous pour le Real Madrid ces dernières années.
Si tu lis les commentaires Twitter des gros attardés à qui on donne la liberté de parler, l’Ajax c’est un club de moins que rien avec des types sans noms. La plupart des gens oublient que pendant un long moment, l’Ajax était le troisième club le plus titré en Champion’s League avec 4 victoires au total. T’as eu, bien sur, l’époque de Cruyff où son football révolutionnaire s’est imposé sur les schémas plus rudimentaires mais t’as également eu une victoire en 94/95 qui ressemble étrangement à ce qui se passe cette année en LDC.
Au delà du fait que le père de Daley Blind, actuel joueur de l’Ajax, faisait parti de l’équipe vainqueur en 95, la victoire face au monstre milanais s’est également faite grâce à l’ADN de l’équipe : le jeune talentueux.
L’équipe d’alors comportait Van der Sar, Reiziger, Davids, Seedorf, Overmars, Frank de Boer, Kluivert. Des noms qui résonnent forts aujourd’hui mais des jeunes joueurs qui sortaient à peine du centre de formation dans cette épopée européenne. Aujourd’hui l’équipe comporte également des noms qui risquent de rimer avec plus que jeunes prometteurs du club : Frenkie De Jong, Matthijs de Ligt, Donny Van de Beek, Kasper Dolberg, Ziyech, Onana, Neres. Le centre de formation et l’œil des recruteurs font encore de l’Ajax une des plus belles machines du football européen et le succès contre un ogre madrilène moins tranchant semble être tout à fait justifié. Quand le club dont tu portes les couleurs à déjà connu la même adversité, t’es obligé de faire au moins aussi bien. L’histoire comptera toujours.
Les fans du Real, d’ailleurs, ne devraient pas trop s’inquiéter. Même si cette année l’équipe sort, le Real saura toujours remonter la pente parce que le club ne peut faire que ça avec 13 Ligues des Champions derrière soi. Même si je suis pas un fan du club, parce que, putain, le Real c’est un peu l’Empire dans Star Wars, je sais très bien que le savoir faire fera en sorte que le Real retouche encore la Coupe aux Grandes Oreilles à un moment. Le foot c’est comme ça.
C’est aussi ce qui a fait la différence dans ce Manchester – PSG. Comment un club avec autant de ressources dans son équipe que le PSG peut succomber dans un match retour où faut juste ne pas se chier pour passer ? Ça se joue dans la volonté de gagner cousue dans les fibres du maillot.
Le PSG était à l’époque une équipe classe, avec pas mal de succès nationaux dans les années 90 et une période très cool début 2000. Son histoire avec l’Europe se compose d’une C2, collector certes, mais pas assez forte pour bâtir l’âme de vainqueur d’un club.
C’est rare de voir Gigi Buffon se chier à ce point et c’est rare de voir un joueur formidable comme Tilo Kehrer, issu du très fort centre de formation de Schalke 04, faire une passe aussi merdique en retrait. En face d’eux, une équipe composée de nombreux jeunes de Manchester United et un type qui a vécu ce que c’est que d’être à leur place dans les grands rendez-vous européen : Ole Gunnar Solksjaer.
L’adversité qu’a connu Manchester quand Solksjaer évoluait avec la classe de 92 sur la pelouse se ressent dans le jeu de United dans ce match retour. Pourtant, malgré que pas mal de joueurs, dont énormément de joueurs sous les 25 ans, de ce soir la ne venaient pas du centre de formation, tous avaient à cœur de faire l’exploit.
On se souvient toujours de la finale où justement Solksjaer donne la victoire contre le Bayern mais on se souvient moins de la demi-finale contre la Juventus où l’équipe a du faire parler les balls pour s’imposer. Rapidement menés 2-0 après avoir fait un match nul chez eux, United n’a pas d’autres choix que de se battre pour gagner. Un résultat phénoménal pour une jeune équipe face à une Juventus pressentie pour prendre la C1 cette année la.
Pas vraiment de talents aussi stratosphériques que Beckham, Giggs, Scholes chez les jeunes mais de très bons joueurs qui se battent pendant 90 minutes parce que l’ADN de United comporte le combat. Que ce soit ce match contre la Juventus, le comeback contre l’Olympiakos en 2013 ou ce fameux match contre le Real Madrid de 2003, Manchester sait se battre dans une compétition de football. Difficile de trouver des exemples aussi frappants au PSG et son histoire beaucoup plus sommaire (et de remontadas subies).
Que tous les amoureux de football se rassurent, même si on voit débarquer des équipes qui se composent avec des gros sous de fils de putes esclavagistes désireux d’organiser des coupes du monde chez eux, tout en butant par épuisement des ouvriers chargés de construire des stades dans le désert, les institutions du football restent en place.
L’âme d’un club primera. Tu peux toujours payer un joueur mais tu pourras jamais lui demander de se battre comme un damné pour toi si ton club ne veut rien dire. C’est ce qui pousse Liverpool a créer un miracle à Istanbul, c’est ce qui fait perdre le PSG en 2017 contre le Barça. Les grands clubs sont immortels.
A bientôt les bourrins.