Burne.

J’essaie de changer ma façon de dire salut sur ce site et je trouvais ça approprié, je sais pas pourquoi.

La MMA a commencé a véritablement exploser mondialement quand l’UFC a réussi le putain de tour de magie suivant : se procurer son plus grand rival, le PRIDE, pour 70 millions de dollars. Le monde ne se résumait plus à deux pôles bien distincts et les possibilités de propulser d’avantage, avec le pouvoir médiatique américain, des stars déjà bien connues comme Wanderlei Silva, Mirko CroCop, Minotauro Nogueira sentaient outrageusement bon le pognon pour les médias comme les investisseurs.

De ce fait, l’attention médiatique et monétaire autour de la MMA rimaient avec UFC. Les premières très grandes stars de la MMA sont nées et d’anciennes sont mortes à petit feu. 

Avec un look bien particulier (c’est une façon gentille de dire dégueulasse) et des grandes victoires à l’UFC derrière lui, Chuck Liddell a tout de suite conquis les nouveaux fans. Pas de lutte car sprawl and brawl parfait, des KOs, du Kenpo et un côté terroir, rustique qui ravit les amateurs de violence rurale. Auréolé d’un titre honorifique de Meilleur Lourd-léger de sa génération, le gros Chuck était à cette époque ce que l’UFC faisait de mieux en terme de talent produit purement par la compagnie. Le mec sur les posters, c’était lui, bien que ses combats finissaient rarement dans son sens après 2007.

Tito faisait aussi parti des types sur la pente descendante quand la fusion a eu lieu mais ne jouissait pas d’une aussi bonne notoriété à cause d’une tempérament de « bad boy » assez pénible tant il sonnait joué et pas du tout approprié vu l’évolution de sa carrière. Entre 2006 et 2012, date à laquelle son contrat à l’UFC s’est terminé, il a subi 7 défaites, 1 nul et une seule victoire. Bien que Tito Ortiz ait commencé sa carrière professionnelle en MMA à l’UFC, l’organisation a décidé de le laisser partir, lui qui était pendant longtemps le porte drapeau de la compagnie. Qu’est ce qui a déclenché sa chute si soudaine ? Chuck Liddell et ses grosses droites.

Deux matchs contre Liddell et une très lourde seconde défaite dans laquelle Tito s’est fait atomiser par la précision, la puissance et le timing impeccable du Iceman. Pourtant, bien que la messe était dite depuis longtemps, les deux bonhommes ont toujours souhaité en remettre une couche. 12 ans après leur dernier combat et après de nombreuses tentatives auprès de l’UFC, les deux légendes de la MMA ont décidé de s’affranchir de Dana White et Zuffa LLC afin de se permettre un troisième combat.

C’est la que ça devient triste. Parfois, il vaut mieux rester de côté afin que la légende reste intacte même si le porte monnaie doit devenir léger parce que le combat tant attendu s’est avéré être une mascarade à bien des niveaux. Je vous explique tout ça.

GOLBEN BOY PROMOTIONS, « En fait la MMA je m’en ballec’ « .

Oscar de la Hoya

Il fallait que la promotion du combat soit à la hauteur de leur égo et de leur nom. L’UFC n’étant plus la place où se combat pouvait se tenir, notamment parce que Tito Ortiz avait déjà fait un coup de pute en retirant sa participation au potentiel troisième en 2010, il fallait trouver une force de frappe médiatique au moins aussi forte que la promotion de Dana White.

Très compliqué… Le combat aurait logiquement pu voir le jour au Bellator, habitué à promouvoir des vieux noms une fois de temps en temps, mais les deux compères ont eu une autre idée : aller chercher une plus grande puissance médiatique dans les boites de promotions de boxe anglaise. 

L’idée est loin d’être conne parce qu’aujourd’hui en boxe, ce sont les compagnies de promotions qui fixent les règles et font vivre les combattants. Avec une mainmise sur un sport toujours aussi populaire mondialement, si on veut tenter quelque chose qui soit de l’ordre du pain dans la gueule, pourquoi ne pas sonner chez eux après tout ? C’est comme cela que Chuck et Tito ont trouvé un accord avec Oscar de la Hoya, ancienne gloire de la boxe, et sa compagnie Golden Boy Promotions.

Encore une fois, l’idée n’est pas bête du tout parce que Oscar de la Hoya, en tant qu’ancien combattant, sait ce que c’est d’avoir envie d’en découdre. Avoir lui en tant que promoteur quand on boxe, c’est peut-être s’assurer d’un respect pour le combat et les combattants. Le tour de force d’avoir obtenu ses grâces et son accord pour le Chuck et Tito est colossal, sauf que…

Sauf que la MMA souffre encore d’une très mauvaise image dans la boxe classique. La plupart des spécialistes et des amateurs chient régulièrement sur la MMA pour des raisons assez stupides, comme les positions des jambes (plus écartées en MMA pour éviter de donner des double leg aux lutteurs) ou encore des gardes approximatives (plus basses pour parer d’éventuels middle kicks). Promouvoir de la MMA quand on est dans la boxe classique jusqu’au cou, c’est pas bon pour sa réputation même si l’argent peut couler à flot.

C’est le sentiment qui se dégage quand on voit Oscar de la Hoya organiser l’événement. Il le fait pour avoir un peu de pognon en plus mais n’y met absolument aucune âme et utilise des termes génériques de communication parce qu’au fond il s’en bat les couilles de la MMA, voir même de Chuck et Tito.

« Ouais bof, je viens pas préparer mais on s’en fout »

Ce qui frappe lors des conférences de presse de l’événement, c’est le manque de respect perpétuel. Jamais vraiment préparé lors des conférences de presse organisées, De la Hoya arrive à oublier le nom des autres combattants de la carte puis s’excusant en disant ouvertement que « les mecs ne comptaient pas parce que les vedettes étaient Chuck et Tito« . Seulement même Chuck et Tito n’ont pas eu l’exposition qu’ils pouvaient espérer. 

Promouvoir un combat, c’est instauré une histoire pour que les spectateurs estiment indispensable de voir qui gagne et s’il y aura un bain de sang dans le ring. Un boulot limite facile quand on voit l’histoire entre les deux. Il se sont déjà affrontés, ont eu des mots durs (Tito a même parlé des problèmes d’alcool de Chuck alors que le sujet était tabou), le chemin semblait tout tracé et pourtant rien a était fait pour que l’enjeu du combat soit palpitant. Pas de vidéo comme l’UFC peut en faire où l’ont suit le combattant, pas de package vidéo, pas de build up à part quelques mots échangés lors d’interviews sur des chaines comme ESPN.

Quand on voit le résultat final, la stratégie était en fait évidente depuis le début : on va dépenser le moins d’argent possible pour une rentabilité maximum. Chuck et Tito, c’est peut-être un freakshow, certes, mais les nostalgiques vont tout de même acheter le combat en Pay-per-View pour voir qui va l’emporter. 

On passe justement à la deuxième catastrophe.

« On ne devient pas meilleur après 8 ans de retraite »

Difficile de définir la pénibilité que représentait ce combat. Chuck Liddell n’a combattu personne en 8 ans tandis que Tito Ortiz est sorti de retraite plusieurs fois pour combattre des combattants de renoms comme Stephan Bonnar ou Chael Sonnen. C’est d’ailleurs ce dernier qui a donné une excellente analyse sur le combat : Personne ne devient meilleur après 8 ans de retraite, personne ne devient meilleur à 49 ans.

Chuck est évidemment loin derrière Tito Ortiz à pas mal de niveaux. Les problèmes liés aux lésions cérébrales ne s’améliorent pas avec le temps. Le fait qu’il était plus vulnérable au KO déjà quand il était actif, c’était simplement une réaction du cerveau qui se protège, « On a assez pris de dégâts comme ça, endors toi tu fais des conneries.« . 

Aussi, le Chuck rapide et technique de l’époque a complètement disparu. Voila son entrainement un mois avant le combat.

Lent, parfois en déséquilibre étrange, vite crâmé, l’Iceman est à peine une pale copie du casseur de cul capable d’atomiser Alistair Overeem debout au Japon.

C’est ce bonhomme la et ses capacités de vieil homme qui se retrouvent face a Ortiz le 24 novembre et le spectacle était merdique, triste. Je vous mets le combat en intégralité même s’il risque de sauter très rapidement (désolé aux lecteurs du futur).


Rien de flamboyant, que du triste. Tito Ortiz célèbre sa victoire à l’ancienne comme s’il venait de gagner une ceinture, les commentateurs disent des énormités comme « C’était le meilleur moment pour que ces deux combattants s’affrontent« . Tout ça sentait la merde et on a simplement bouché le nez au lieu de la jeter à la poubelle. Est-ce que tout ça valait le coup ? On attaque un autre point triste.

« Chuck et Tito, le reste on s’en fout »

« Liddell et Ortiz gagneront plus d’argent qu’ils en ont jamais gagné dans leur carrière ». Source

Beaucoup de promesses et une nouvelle fois de la déception pour beaucoup. De la Hoya promettait donc de l’argent à flot pour les deux vétérans, autant que pendant leur période active et le résultat fut loiiiiiin du résultat prévu.

Chuck Liddell a emporté 250 000$ pour s’être fracassé un peu plus le cerveau tandis que Ortiz a remporté 200 000$ et une vengeance débile d’un gars stupidement égocentrique. A titre d’exemple, Chuck Liddell avait remporté 500 000$ lors de son dernier combat contre Rich Franklin en 2010 et ce n’était pas le plus bankable Iceman qui existait.

La où ça devient TRÈS triste, c’est le traitement des autres combattants de la carte, qui avaient, je le rappelle, que peu d’importance aux yeux du promoteur.

Source

Des salaires plus que misérables, sachant que la plupart des combattants ont certainement plus dépensé en préparation du combat que ce qu’ils gagneront au final. Un problème gênant, qui montre encore une fois la tristesse et la fragilité des sports de combat. Des types se bousillent la santé pour finalement ne rien récupérer de la part du promoteur en retour. 

CONCLUSION

Un foutu blues à l’issue du combat. Personne ne gagne vraiment à part cette tâche de merde qu’est Tito Ortiz et la MMA sombre encore une fois dans les méandres de la médiocrité envers les combattants. Faire du sensationnel avec du vieux, c’est un problème qui existe encore en MMA en 2018 et ça fout un cafard pas permis de voir des vieilles légendes dans un tel état.

Bordel, quel monde de merde.

A bientôt les bourrins. 

Publié par Hooligan Sensible

Rédac-chef de ce bordel.

2 commentaires

  1. « Faire du sensationnel avec du vieux », c’est aussi le cas en boxe Anglaise.
    En revanche quand il s’agit de Iron MikeTyson, personne n’y trouve à redire 🤫🤫🤫…

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