Salut les petits gars.

Quand on pense à ce qu’est le football, on pense à beaucoup de choses et  très souvent aux buts.

Après tout c’est normal, le fait est que le sport tourne autour du fait d’en mettre et la rareté du but comparé aux « sports à points » (rugby, handball, basket, football ricain) fait qu’on se rêve à être le type qui en claque.
On veut être Zidane en finale de LDC contre Leverkusen, Iniesta qui donne le titre de champion du monde à l’Espagne en 2010, en gros, on veut être le héros du jour, du pays et que toutes les nanas regardent avec insistance notre entrejambe.

Seulement on loue rarement les talents des mecs qui font en sorte de pourrir ces gens la de la tête et des épaules. Encore aujourd’hui, le fait que Varane ne soit même pas considéré pour être le gagnant légitime du Ballon d’Or alors qu’il gagne les deux plus prestigieux titres du football (en montrant pourtant ses muscles lors des deux compétitions) prouve bien qu’on est encore à 100 lieux de virer enfin ces œillères stupides quand on regarde un match de football.

Deux gros slips bien remplis

C’est sur, ce qui fera toujours la différence entre l’attaque et la défense, ce sera aussi toujours la beauté du geste balle au pied. Quand on parle de football, y’a forcément la notion de savoir faire et de raffinement dans les courbes. Comme Gattuso qui ne se sentait pas footballer quand il jouait avec Pirlo, savoir créer un mouvement parfait à partir de rien reste un des attraits principaux du sport. C’est pour ça qu’on se souvient encore tous de Ronaldinho et qu’on a la larme à l’œil quand on voit ses dribbles chaloupés avec son corps qui se dandine de manière cheloue en course. 

La beauté globale dans la défense réside pas forcément sur quelque chose d’aussi évident. Un des aspects qui détermine le mieux la beauté du travail d’un défenseur, c’est le tacle. C’est plus brutal et peut-être moins clinquant, mais, un peu comme des mouvements au basket qui paraissent anodin alors qu’ils sont exigeants physiquement et techniquement, bien tacler reste un art très difficile à maîtriser.

Non seulement tu dois écarter le danger, mais tu dois le faire suffisamment prudemment pour ne pas prendre de jaune, de péno’, te blesser ou, bien sur, blesser ton adversaire (sauf si ce connard le mérite, toi même tu sais). Les points bonus c’est évidemment quand t’es capable de récupérer le ballon, de relancer et crois moi que c’est très loin d’être facile. Tu l’auras compris, le tacle c’est un art qui se forge à la sueur des balloches et à l’intellect. Un travail d’homme.

Le talent physique et technique du défenseur via le tacle, c’est évidemment ce qui apparaît le plus naturellement dans un match pour un oeil même peu entraîné. C’est ce qui est jeté presque à notre visage et qui parfois le dernier recours dans une situation compliquée.

Ce qui fait aussi de la défense un art très classe, c’est la capacité d’une défense à être en coordination parfaite. C’est un peu l’équipe dans l’équipe, ça demande beaucoup de travail et de patience et c’est pour cela qu’un défenseur centre et sur les ailes atteint son pic au poste à un âge plus avancé (entre 26 et 30 ans selon les analyses) que pas mal d’autres postes sur le terrain.

Source:ESPN

Un travail aussi exigeant nécessite d’avoir un physique encore viable et surtout la maturité mentale nécessaire pour appliquer le tout. Difficile de trouver un meilleur exemple pour illustrer le tout qu’un pays voué historiquement à la culture de la défense : l’Italie.

En Italie, prendre un but est un affront et cela se ressent bien dans la préparation de l’équipe. Les défenseurs italiens ont cette capacité de savoir bouger parfaitement ensemble, de contrer et également de relancer parfaitement le ballon. 

Tout le bloc défensif (et l’équipe en général) bouge avec la balle et reste parfaitement au diapason de ce qu’il passe sur les côtés et devant eux sans pour autant casser la ligne, nécessaire afin de maîtriser le hors-jeu. C’est un putain de travail d’orfèvre surtout quand c’est lié derrière à un travail de récupération plein de sang froid suivi d’une relance. Un travail dantesque mais de l’ombre, qui passe souvent aux oubliettes.

Baresi, Beckenbauer, Maldini et Zambrotta étaient capables de tacler proprement, récupérer le ballon et proposer directement une solution offensive à leur équipe. Celui qui réussissait à tout combiner, autant dans l’intelligence de jeu, dans la relance, dans le placement : Baresi. Un des défenseurs les plus monstrueux et les plus élégant que le foot italien a connu. Séquence émotion.

Un type parfaitement injouable qui a semé les graines du talent dans un autre défenseur en la personne de Maldini, lui aussi élégant et impitoyable dans le jeu. C’est simple, Maldini était tellement fort que même Ronaldo Il Fenomeno le considérait très souvent injouable.

Avec Baresi et Maldini, sans oublier le légendaire Costacurta, alignés la défense du Milan n’a concédé que 29 buts en 196 matchs. Une statistique légendaire qui risque de rester au Panthéon encore très longtemps et qui ne sautait pas aux yeux du public à l’époque, absorbés par les qualités offensives d’un grand Milan aux couleurs des Pays-Bas et du génial Van Basten. 

Le grand Lilian Thuram

Ce qui définit aussi le fait qu’un défenseur ait la classe, c’est sa mentalité. Le Dieu Platini parle souvent de son sang froid face au but, le fait qu’en situation de tension extrême, il était capable de garder la tête froide et donc de produire le bon geste au bon moment.

La personne qui se trouve au dessus, même si elle m’a déchiré le cœur quand elle a décidé de quitter la Juventus, a aussi une fois exprimé sa mentalité sur le terrain en interview. Lilian Thuram mettait un point d’honneur a arrêté les attaquants adverses. Il vivait les attaques comme une offense personnelle et prenait presque du plaisir à les stopper (parfois brutalement même si le gars n’est pas Vinnie Jones) quand ils arrivaient à l’abord de SA surface de réparation. Même si on entend très peu parler les défenseurs sur ce genre de fait, la mentalité d’un type qui défend est celle d’un patron, d’un homme. 

Un défenseur au football, c’est ce qui ressemble le plus à un guerrier spartiate. Toujours en bloc, dur au mal, toujours dans le combat, toujours dans la stratégie, toujours prêt à laminer son adversaire et détruire ses espoirs.

Un défenseur, c’est un type qui va faire un travail dantesque et verra pourtant son copain être récompensé de lauriers parce qu’il aura fait un flip flap et un crochet. Pour autant, tu le verras pas gueuler. Lui aura découpé du salopard pendant 90 mins et sa perf’ dans son ensemble est 1000% plus impressionnante qu’un fait de jeu clinquant, seulement il cherche pas à impressionner, il cherche juste à bien faire son boulot.

Pour toutes ces raisons, c’est pas facile d’être défenseur mais y’a pas à chier, quand t’es fier d’être un défenseur, c’est que t’as la putain de classe.

A bientôt les bourrins.

Kaiser

Publié par Hooligan Sensible

Rédac-chef de ce bordel.

Un commentaire

  1. Thomas Baumgartner 24 novembre 2018 à 13 h 40 min

    Merci de rétablir la beauté de la défense, je prends autant de plaisir à voir un beau tacle qu’un beau contrôle !

    Vive le bourinnage !

    Aimé par 1 personne

    Réponse

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