Bonjour les pingouins.
On a souvent mis des vidéos de lui sur notre site et notre page Facebook, et même l’icône temporaire en ce moment le représente aux prises avec les joueurs de Chelsea lors d’un Community Shield. Oui, Roy Keane, capitaine imperturbable de Manchester United de 1993 à 2005 est exactement à la place qu’il mérite parce qu’il est un gros patron.
Une carrière exemplaire en tant que milieu de terrain, avec 7 titres de champion d’Angleterre, un triplé historique, 4 Coupes nationales, Roy Keane est également un leader de vestiaire, un mec a qui on ne la fait pas et qui puise ses ressources de botteur de cul dans ses origines irlandaises. Nerveux et violent, son nom rime avec cartons jaunes, expulsions, et peur dans le cœur des numéros 10 qui doivent l’affronter. Comme il le dit lui même « Je me suis embrouillé avec tellement de monde qu’avant un match je ne sais plus à quel joueur serrer la main. »
Tu souhaites imposer le respect, inspirer la peur et faire contracter des sphincters de tes adversaires d’un simple regard ? Voila quelques étapes à suivre.
1. Un gars te blesse ? Termine sa carrière.
Un truc qu’on ne peut pas enlever à Roy Keane, c’est sa mémoire.
1997, 9ème journée du championnat, Manchester United joue contre Leeds dans un match assez mouvementé. Beaucoup d’actions, beaucoup d’énervements, des supporters qui sont déjà en train de s’échauffer les articulations pour se taper à l’extérieur du stade, tout le bordel quoi. Soudain, une action envoie Roy Keane en profondeur dans la surface de réparation, et ce dernier se heurte à Haaland, joueur norvégien à la carrière anecdotique. D’un contact au premier au coup d’œil qui parait vivable, Roy Keane s’est en fait niquer le genou au contact du norvégien. Haaland, qui veut montrer au patron qu’il est également un homme aux balloches de plomb, coure au dessus de Roy Keane et l’insulte au sujet de sa « fausse blessure ». Le capitaine Irlandais, suite au contact, manquera le reste de la saison et aura tout le temps de planifier sa vengeance.
4 ans plus tard, Roy Keane affronte l’éternel rival Manchester City en Premier League. Manchester City possède désormais dans ses rangs un gars que Keane connait que trop bien: Alf-Inge Haaland. Alors que le match se dirige tout droit vers une égalité, une action oppose le joueur Norvégien et Keane. Voila le résultat:
Carton rouge à la 86ème minute. Avec un genou gauche déjà en compote, Roy Keane ajouta de gros soucis au droit de Haaland, qui ne guérira vraiment jamais et ne sera plus capable de disputer 90 minutes de football le reste de sa carrière. Est-ce que Roy Keane regrette son geste ?
« Il n’a que ce qu’il mérite, il m’a baisé et mon attitude, c’est oeil pour oeil, dent pour dent. »
5 matchs de suspensions, 150 000 livres d’amende et un message pour les autres joueurs de Premier League: Si vous tentez de me niquer, je vais vous finir une bonne fois pour toute.
Gros Patron.
2. Soit comme la Police russe: DUR. Dur, mais juste.

Pour les trois gars du fond qui aurait capté la référence à Jackass et au Gumball Rally 3000, sachez que je vous aime. Au delà de la référence, cela reste le crédo de notre bon ami Roy Keane. Y’a pas à tortiller, l’irlandais est dur, certes, mais parce que des principes fondamentaux n’ont pas été respectés sous son œil vigilant. Comme le bon Haaland qui s’est vu bien malin en insultant Roy Keane bel et bien blessé, mettant de ce fait de côté le fait le principe même de présomption à l’innocence, ce dernier lui a rappelé qu’il ne faut pas juger et sanctionner trop vite sous peine de « céder sous les coups de hache du destin ». Si t’as capté que c’est tiré de M.Manatane, t’es définitivement un roi à mes yeux.
Le jeune Roy Keane a évolué à côté d’un autre patron de l’exercice, Eric Cantona, qui lui a enseigné quelques valeurs humaines comme nous l’avons déja expliqué lors de l’intronisation de d’Eric Cantona dans notre Hall of Fame. C’est simple, soit simple, soit classe, respecte les valeurs fondamentales du respect ou paie les conséquences, et paie les comme un homme. Comme par exemple, lors du match entre l’Inter Milan et Manchester United le 3 Mars 1999.
Roy Keane waits for no man… pic.twitter.com/bhnxWo69zY
— 90s Football (@90sfootball) 13 septembre 2017
Visiblement occupé à remonter leurs chaussettes, les deux joueurs de l’Inter Milan (dont Ronaldo) ont donc oublié la simple courtoisie de respecter leur adversaire avec un poignée de main ferme et un regard dans les yeux. Le résultat sera un 2-0 bien senti et un Roy Keane très actif sur le terrain. Manchester United se qualifiera sans trop forcer au match retour.
3. Tu veux diriger ? Fais le par l’exemple.
Roy Keane est certes une machine d’agression, un mec qui n’avait pas peur de se salir les mains, mais c’est aussi un cerveau entre deux oreilles et un joueur au fond athlétique très développé, capable d’être dans la surface pour une opportunité de but et de redescendre aussitôt pour défendre, le fameux box-to-box.
C’est simple, Keane n’était pas du genre à bouder ses efforts sur un terrain, et quand il t’engueulait parce que tu te bougeais pas le cul ou que tu forçais les autres coéquipiers à faire plus d’efforts parce que t’es pas dans le tempo, il était la pour te le rappeler, hurlement nez contre nez. Difficile de détester quelqu’un qui te te traite de fainéant quand il est celui qui produit le plus d’effort sur la pelouse. Keane c’était ça, une philosophie du mec qui donne tout, un professionnel sur le terrain qui vivait pour la gagne et le travail bien fait, même si le travail bien devait aussi être plus violent.
« Mon job était simple, je devais tacler, faire peur à l’adversaire. Ça ne m’a jamais dérangé, car c’est quelque chose que j’avais en moi »
Cela dit, même avec 7 cartons rouges dans sa carrière et 69 jaunes, Keane reste une machine de succès. En 366 apparitions en Premier League, il comptabilise 220 victoires et seulement 61 défaites, et une armoire à trophées bien remplie pour celui qui jouera également 69 fois pour l’équipe nationale irlandaise. Un patron, humainement et sur le terrain.
Toi aussi donc, embrasse la grosse patronite et devient le gars à suivre, le mec à craindre, le type à qui on ne la fait pas, celui qui va t’arracher les yeux si tu fais le connard. Ça demande un certain courage, une paire de rochers dans le slob et une éducation humaine bien faite, mais rien n’est impossible à celui qui veut, comme Roy Keane, être une légende et un mec qui inspire encore aujourd’hui les fans de football.

« Je vais t’écarteler 🙂 »
[…] a déjà revu ce tacle dans l’article « Comment être un gros patron comme Roy Keane » mais on ne pouvait pas laisser passer ce monument du tacle d’enculé dans cet […]
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