Il est finalement rare qu’on parle du wrestling dans les médias mainstreams en France. Ça arrive jamais à vrai dire mais là l’occasion est belle puisque c’est pour la sortie de la nouvelle série de la productrice de Orange is the New Black. Si vous avez vu cette dernière, vous savez que y’a toujours des thématiques autour du féminisme (attendez je régurgite) mais je dois dire que c’est une des rares séries où c’est bien traité et où on tombe pas dans les combats des SJW du net. Bon allez j’en parle pas plus, je vais devenir insultant, ça fait ressortir ma veine sur mon front. GLOW c’est donc l’histoire vraie d’une ligue de wrestling féminine montée en 86 avec un roster de lutteuses qui n’étaient pas des professionnelles. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est réussi.

Netflix ils sont devenu une usine à séries, tu sais même plus ce qui sort tellement l’offre est pléthorique, c’est n’importe quoi. Mais GLOW (Gorgeous Ladies of Wrestling ou les belles nanas du catch en gaulois) semble faire sensation en ce moment avec une thématique et une ambiance qu’on retrouve jamais dans les autres séries. Comme je le disais en intro -mais tu suis pas ça m’énerve, concentre-toi putain- la série se passe en 1986 quand un réalisateur de film veut monter une ligue de wresting féminine histoire de financer son prochain film. Comme il a pas de lutteuses sous la main, il fait un casting de déchets : filles aux allocs, anciennes gloires de la TV, ex-drogués etc. pour monter son équipe et un show live.

Comme on est dans les années 80, tu te doutes bien que l’ambiance est légèrement différente d’aujourd’hui. Y’a pas de connasses qui pleurent sur Twitter parce qu’un mec écarte ses jambes dans le métro ou bien de putes qui s’affichent ouvertement misandres sans que ça choque personne. Non là c’est les mecs qui prennent les décisions et les meufs qui essayent de s’en sortir sans faire le poids. Enfin on ressent ça comme ça, c’est à mon avis assez fidèle de l’époque. Je grossis le trait tu m’as compris mais les relations homme/femme sont très bien décrites et malgré tout, on suit avec intérêt les péripéties de toutes ces femmes qui ont chacune leur boulet personnel à trainer. Y’a aussi une large place à la drogue, ça fleurit de partout.

Dans cette atmosphère, le casting de GLOW s’en sort très bien avec des performances à la fois des actrices et des personnages qu’elles jouent à la hauteur de ce qu’on est en droit d’attendre. Parce que si tu connais un peu le milieu du catch et que tu revois des images des années 80, c’est quand même l’apogée du ridicule. Les combinaisons en spandex, les grosses chaussettes par-dessus les chaussures, les body fluos avec bandeau qui match en couleur : on est dans le royaume du kitsch. Malgré ça, on se prend très vite au jeu et on suit avec plaisir les aventures des filles. La série est pas une comédie attention. Y’a plein de légèretés mais aussi beaucoup de galères, de drogue et de parcours personnels pas faciles.  C’est là où je félicite la productrice parce qu’on se prend d’affection pour ces femmes sans que ça passe pour le combat social de petites fleurs des champs de merde. Ces femmes essayent de gérer la trajectoire de leur vie comme elles peuvent avec les contraintes que ça implique.

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C’est bien beau tout ça mais ET LE WRESTLING BORDEL dans tout ça. Si on parle de cette série sur le coin du bourrin, c’est aussi parce que ça touche à un de nos sports favoris ! Évidemment, une série sur le wrestling ça demande des personnes qui sont pros dans ce sport. Et on retrouve avec plaisir de nombreux seconds rôles issus du ring : en premier Awesome Kong qui est une des filles, John Morrison le coach des filles, Titus O’Neil le cousin de l’une d’elle, Kazarian et Christopher Daniels qui claque un bon BME mais aussi Brooke Hogan « la fille de ». Le meilleur segment reste à mon avis le match entre Joey Ryan qui incarne un Million Dollar Man et Alex Riley un héros américain prolétaire. Je te jure j’étais mort pendant ce match tellement ça correspondait bien aux deux. J’ai même eu un peu mal pour Alex Riley parce que son passage à la WWE a été pourri alors que là l’espace de 10 minutes, il avait une gimmick qui marchait super bien pour lui et ça lui donnait un charisme de dingue. Merde quoi.

Au niveau des vraies actrices et donc fausses lutteuses, il n’y a malheureusement pas de mystère. C’est pas en tournant une série sur le sujet et en s’entraînant pour (je suppose) que tu deviens bon. Il en résulte vraiment le minimum in-ring : du chain wrestling avec des étranglements, des clés de bras et quelques cordes à linge mais pas plus. Les filles sont pas des athlètes et c’est un sport bien trop risqué pour tenter des moves légitimes. Mais ça fait quand même illusion, ça passe aussi bien que les matches féminins pourris qu’on essaye pourtant de nous faire passer pour du top niveau à la WWE depuis 20 ans. Et en 1986 le wrestling c’était pas non plus la même chose, y’avait vraiment peu d’acrobatie.

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Heureusement, leur qualité d’actrice balance facilement les limitations techniques. Elles sont toutes attachantes. Moi je t’avoue que j’ai eu un kif d’enfer sur Kate Nash, une petite bombe anglaise. Mention spéciale à Alison Brie que j’avais vu dans quelques films de seconde zone et qui se révèle être une excellente actrice. Elle joue le rôle d’un heel russe et ses blagues sur les soviétiques avec son accent m’a fait sourire à chaque fois. Chapeau ma petite brunette. Le reste du cast n’est pas en reste, vous aurez sans doute d’autres coups de cœur que moi.

Si on résume, on a une série entre drame et comédie, avec un sujet traité avec respect, des actrices qui sont marquantes et un féminisme subtil mais convainquant. Franchement les gars et les filles, vous voulez quoi de plus ? Si vous voulez jeter un œil à l’émission originale qui est à la source de la série, voici. Vous remarquerez que la grande méchante, c’est Jackie Stallone. Oui oui, « la mère de ».

Publié par Révérend Biceps

J'ai dédié ma vie à la puissance.

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