« Vous vous souvenez de la belle époque où on massacrait des paysans en pleine campagne, qu’on brûlait des villages et qu’on se mettait sur la gueule à coups d’épées avec 40 kilos de zinc sur le dos ? Ah… douce mélancolie. Refaisons des combats de chevaliers pour honorer cette tradition perdue » Personne, jamais.
Pour toute réflexion sensée, il y aura toujours un contre exemple comme la Russie quelque part, un mec qui aura senti le filon en défiant la logique pour gagner un peu d’argent. En ce qui concerne la baston, cela fait maintenant quelques années qu’on n’est pas en reste en terme de concepts pour grappiller un peu de brouzouf à base de lattes dans la gueule.
Avec l’explosion de la MMA, on a eu la chance de voir débarquer par exemple, le Team Fighting Championship, un 5 vs 5 en cage, avec des combattants qui ont plus l’air de faire parti de clubs de fracassage de minorités ethniques que de vrais gyms de pratiquants sérieux. Un concept « futuriste » mais qui n’attire pas cependant pas les foules, peut-être à juste titre.
Une piste à cependant était explorée et à connu un succès monstrueux. Qui a dit qu’il fallait proposer quelque chose de futuriste pour plaire ? Pourquoi ne pas revisiter notre bonne vieille histoire occidentale en terme de combat ? Pourquoi tout simplement ne pas proposer des… combats de chevaliers ? « Ah… douce mélancolie »
La Bataille des Nations est une compétition mondiale de combats de chevalier (le Béhourd ou Buhurt en VO, l’appellation officielle du « combat médiéval ») qui réunit des représentants d’une trentaine de pays. Vous avez les batailles de masse comme la vidéo au dessus mais également des compétitions en 1 vs 1, 3 vs 3, 5 vs 5. Une compétition qui ne se veut pas forcément fidèle à la réalité historique, puisque les femmes sont invités à participer à certaines compétitions au lieu de suer sang et eau dans les champs en attendant que monsieur revienne d’une session de découpe de malandrins. Elles peuvent participer à des compétitions exclusivement féminines, en 1 vs 1 et 3 vs 3.
Les règles sont simples en bataille de masse, le mec tombe au sol, il est éliminé. Si l’équipement se casse, au niveau des armures, il est out.
Tous les coups sont autorisés, sauf ceux qui mettraient la vie des participants en danger, comme les coups derrière la tête ou les coups d’estocs, c’est a dire le coups direct et droit sur une partie du corps. Les coups de poings, les coups de pieds, les fauchages de judo sont parfaitement légaux, ce qui donne parfois un mixe assez étrange entre tentative old school de gagner et MMA. Un sport assez brutal donc, qui n’est pas exempté de blessures en tout genre.
Comme dans tous les sports où on peut faire étalage d’une violence sourde et froide, c’est encore une fois les Russes qui se distinguent. Et comme à chaque fois, lorsqu’ils se distinguent quelque part, ils en font des caisses pas permises.
L’organisation phare en terme de combats en Russie, la M-1, a décidé de promouvoir le combat de chevalier et de le mettre au niveau de la MMA et de la Boxe.
Les règles sont moins faciles que la bataille de masse, et se rapproche de celles en MMA où les coups portés, les tombés et autres techniques rapportent des points.
Cela donne un subtil mélange entre bizarrerie, brutalité, et musique rock pour présenter des combattants en armure médiévale. Un mélange qui sied donc à merveille à la mère Russie qui peut se targuer d’être une des meilleures nations du sport avec l’Ukraine.Le succès du sport est véritablement monstrueux en Russie. La où le stream officiel de la Bataille des Nations, qui est véritablement une institution dans le Béhourd, dépasse de peu la dizaine de milliers de vues en 4 jours de compétition, la M-1 est capable d’engranger 500 000 vues sur une simple opposition en 1 vs 1. Un succès peut -être lié à la curiosité, mais qui n’a pas empêché la M-1 de créer toute une section, appelée M-1 Medieval.
Un succès qui d’ailleurs tente de s’exporter même dans des pays qui ont déjà une très forte tradition martiale et ont leur propre histoire militaire.
La vidéo ci dessous est une compétition de chevaliers… au Japon !
Paradoxal quand on sait que le Japon est encore très attaché à ses traditions martiales, avec le Kendo qui possède un nombre de licenciés encore important sur la péninsule. Reste à savoir s’ils vont réussir à obtenir le même succès commercial que leurs homologues Russes, et c’est pas spécialement gagné au vu du niveau proposé. Ouais je fais genre que je connais un peu le niveau d’un bon combattant et alors ?
Toujours est-il que le Béhord possède dans le monde une solide fanbase qui ne demande qu’a exploser. Est-ce que le sport peut être profitable une fois passé la période de curiosité ? Faudrait suivre ce qu’il se passe en Russie, mais très honnêtement j’ai pas les nerfs solides pour suivre pareil truc. Surement que cela doit être intéressant et passionnant une fois qu’on connait très bien la chose… Nous on va simplement se contenter de rigoler en regardant des combats en 21 contre 21 !