Une tradition cool qui existe très peu dans notre beau pays qui sent la violette.

Il est d’usage dans certains pays (surtout anglo-saxons) qu’une organisation, une école, ou même une institution intronise des gens dans ce qu’ils appellent un Hall of Fame, un Temple de la Renommée en gaulois.
Cette introduction est censé être la reconnaissance ultime du travail qu’a fourni un sportif, un artiste, un producteur dans son domaine de compétence, pour le rayonnement de ce dernier et de son organisation.
Beaucoup d’institutions prestigieuses ont cette tradition, comme la NBA,  et même Harvard à son Hall of Fame ! De véritables musées ont également été créés pour honorer plus globalement sans l’aspect corporate, et ont fait naître ainsi des Temples de la Renommée pour le Football Anglais, le Rock and Roll, la Country ainsi que le Football Américain (cons de ricains).

On vous mentirait si on vous disait qu’on avait le blé pour construire quelque chose en l’honneur des personnes que l’on citera, mais la plupart des temps, la cérémonie n’a que le but d’être honorifique et le nouvel intronisé reçoit un cadeau (souvent ultra cher) pour marquer le coup.

Quelles conditions doivent remplir les gens entrants dans le tout puissant Temple du Bourrin ? Il faut qu’ils fassent partis évidemment des rubriques que nous mettons en avant, mais d’un point de vu humain, il faut qu’ils y aient du charisme mais aussi de la simplicité, de l’intelligence et de l’éloquence mais sans prendre de pincettes, que ce soit de vrais casseurs de gueules et des types sévèrement burnés. Que ce soit aussi de bon gars.
De la virilité et du bon goût comme le dit notre slogan.

C’est donc logiquement que le premier entrant dans notre Temple du Bourrin soit Eric Cantona.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, Cantona n’a jamais été bombardé de titres individuels.
Quelques trophées un peu bateau dans le championnat anglais, une récompense ultra pompeuse et pas significative de sélectionné dans les 100 joueurs de Pelé, et une place de 3ème au Ballon d’Or.
Un personnage hors du commun qui n’aura donc comme héritage que le fait d’avoir marqué toute une génération de fans de football de la perfide Albion et d’ailleurs, et les joueurs qui l’ont côtoyés. Not bad.
Cantona, c’est le footballer que tous les footballers rêveraient d’être, un charisme tellement hallucinant qu’il «  dirigeait par sa présence plus que toute autre chose. Un capitaine n’a pas besoin de crier. Eric disait rarement un mot. » (Roy Keane, The Autobiography). Un coéquipier qui préfère avant tout saluer son partenaire pour sa superbe passe que de courir comme un imbécile pour sa gloire personnelle. Une race en perdition.

Un très grand artiste d’un art du geste et de l’instant, des sensations qui ne s’expliquent toujours pas. Un gars tellement au dessus du lot qu’il est encore l’objet de livres, de spots publicitaires et de sujet de discussion.
Des fans de très longue date de Manchester United racontent Cantona :

1412328799595_image_galleryimage_eric_cantona_celebrates_s« Cantona, le roi au pays de la reine, Roi d’Old Trafford, un charisme hors du commun, une âme d’artiste et une grande gueule. Il laisse une empreinte indélébile dans le plus grand club du monde, dans le plus important des numéros 7.  Qu’on l’aime ou pas, personne ne reste indifférent. Du fan inconditionnel de 20 ans qui a vu l’artiste en œuvre sur YouTube, ( car oui, ce mec n’a aucun souvenir de Canto ) au journaliste qui a de l’urine entre les fesses sur un plateau TV ( « toi, et toi, je vous pisse au cul » ). C’est ça Canto’, un mythe, une chimère.. Le symbole du football des 90’s, celui qui tacle salement mais qui se relève, qui met un pain et qui ne s’excuse pas.. Un football d’hommes. Et c’est ça le problème, on imagine pas Cantoch’ évoluer en 2010 .. C’est quand la dernière fois que t’as vu un joueur assumer ses actes ? Ou jouer avec des chaussures noires ? Beaucoup trop longtemps … »  « Glorieux George », lecteur du CDB.

« Cantona, c’est le dernier grand romantique du monde du football, sauf qu’au lieu de t’offrir des chocolats de chez Benoit et des fleurs pourraves avant de te baiser mollement dans le lit conjugal, lui il t’offre des buts comme t’en a jamais vu, il fait vibrer 80 000 fans dans un stade surnommé « le théâtre des rêves » (excusez moi du peu), le tout en dégageant une classe folle. Le mec est à part, d’une race trop rare pour mourir. Footballistiquement et humainement au top, c’est un peu le grand frère qu’on rêve tous d’avoir et depuis qu’il est parti, personne n’a réussi a prendre sa place. Même si en France il est rare dans les médias qu’on le cite ou que de grosses pipes comme Julien Cazarre se permettent de dire qu’il est à chier dans son film « Looking for Eric », le numéro 7 de légende a la chance d’avoir joué dans un pays où on oublie pas. Preuve en est : encore aujourd’hui Old Trafford, on entend résonner les « ooh aah cantona ». « Viril Chatelain« , Rédacteur CDB.

Au delà du fait qu’il était un joueur essentiel d’un Manchester United en pleine reconstruction après une période ultra dominé par le grand Liverpool des années 80, il a aussi été un acteur majeur de l’éclosion de la fameuse « Classe de ’92« . Cette classe de jeunes joueurs de Manchester composée de véritables pépites comme: Beckham, Giggs, Butt, Phil et Gary Neville, et Scholes. Tous artisans principaux du triplé historique de Manchester United en 1999 et de la domination l’équipe en championnat pour les années à venir.
Cantona avait un rôle de mentor, de tuteur, et il avait également un rôle de bienfaiteur.

Roy Keane raconte: « Dans mes premières années à United, il y avait une cagnotte pour les joueurs et chacun d’entre nous récupérait 800 livres à la fin de la saison pour sa contribution au magazine du club, aux vidéos diffusées. Nous étions tous à l’aise financièrement et ce n’était pas 800 (1000 euros et des poussières) livres qui allaient changer quelque chose pour nous, donc nous avons décidé de mettre chacun notre chèque dans un chapeau. Et celui dont le nom était écrit sur le dernier chèque tiré, peu importe qui, récupérait tous les chèques. »
Un jeu risqué pour les jeunes joueurs de la « Classe de ’92« . « Ils étaient nouveaux et n’avaient pas d’argent à perdre ». Cependant, Paul Scholes et Nicky Butt, ont eux osés participer. « Je pense que mon nom est sorti en troisième position donc j’ai tiré un trait sur mon argent, mais le dernier nom à sortir est celui d’Eric Cantona. Il venait de prendre quelque 16 000 livres (20 600 euros ! ndlr). Il a demandé à convertir les chèques en espèces et a partagé la somme entre Paul Scholes et Nicky Butt parce que, a-t-il dit, ils avaient eu les couilles de participer alors qu’ils n’avaient pas les moyens. » Un geste de très grande classe qui a marqué le vestiaire. Une leçon de leadership pour le futur grand capitaine Roy Keane  : « Je me suis dit : quel geste ! Personne d’autre n’aurait fait ça. »

Cantona fait parti de ceux qui préfèrent guider par l’exemple, et d’une simple éthique de conduite, il a réussi à devenir une véritable légende et de construire un groupe capable de marquer l’histoire du sport. Un exploit que très peu d’équipes ont réussi à réaliser jusqu’à maintenant, et qu’il n’est jamais facile à atteindre, même avec tout l’argent du monde. (*TOUSSE TOUSSE le psg ne le fera jamais TOUSSE TOUSSE*)

Cantona, premier entrant au Temple du Bourrin. Félicitation. Champion !

Cantona temple du bourrin

 

Publié par Hooligan Sensible

Rédac-chef de ce bordel.

4 commentaires

  1. […] de la « Class of ’92 » (que l’on a déjà évoqué sur le CDB avec l’intronisation de Cantona dans notre Temple) le championnat anglais, la Cup et la Champion’s League. Peut-être le triplé historique le […]

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  2. […] Cantona se sentait un peu seul au bar de la renommée dans notre prodigieux Temple du Bourrin, on a donc réfléchi et on a décidé de le faire rejoindre par quelqu’un qui lui aussi a une paire de rochers dans le calfouette: Conor McGregor. […]

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  3. […] ne sommes pas la pour un lynchage publique mesdames messieurs, oh que non. Comme dirait notre premier Hall of Famer Eric Cantona dans sa célèbre interview: Qui n’est pas défendable ? Cristiano Ronaldo dos Santos […]

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  4. […] des types aussi bourrins que classes se partagent un pinte en se racontant des histoires. Après Eric Cantona et Conor McGregor, on est ravi de rajouter à cette image le tout puissant Vinnie […]

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