Pour mon premier article sur le football sur le CDB, je pensais faire quelque chose concernant mes héros d’enfance, ou encore quelque chose de très insultant envers ces traces de cul du Milan AC.
Les événements m’ont rattrapés. Le très grand Johan Cruyff nous a quitté, et ce qui en a découlé m’a dégoûté au plus haut point.
J’ai eu l’occasion de voir des dizaines et dizaines de messages révoltants sur les réseaux sociaux, de la part de jeunes cons et autres « spécialistes » footballistiques de bistrots.
Les fulgurances en question ?
- « Johan Cruyff n’était pas si impressionnant«
- « Il n’aurait pas sa place aujourd’hui«
- Et le sempiternel « Messi/Ronaldo est meilleur que lui«
(Je suis tellement remonté, je crois que si quelqu’un me dit en face cette dernière phrase, je lui arrache sa putain de trachée avec les dents).
BIEN SUR que notre génération possède de meilleurs athlètes et des joueurs plus complets. Le football a évolué depuis les années 70, mais aucun des joueurs de notre génération ne fera autant pour le football, ses clubs et ses partenaires que ce qu’a fait Johan Cruyff. C’est pas Ronaldo et sa marque de slip qui fera de l’ombre à tout ça.
(Didier Roustan parle de Cruyff et de son influence dans le football)
Je ne suis pas la pour casser du sucre sur les nains drogués ou les adeptes de la chirurgie esthétique, mais plutôt sur la tendance à négliger ce qui a été fait à travers le prisme de ces deux personnes.
Au delà du fait qu’on considère le fait qu’un joueur des années 70 est inférieur à une machine parfaitement huilée pour un sport (ce qui est tout bonnement logique), on néglige également ce qui est fait également dans la même époque.
Notre histoire récente en est l’exemple type:
Andrea Pirlo: En 2012, à 33 ans, il est capable d’écrire une immense page de son sport en faisant de la Juventus une des seules équipes à être invaincu en championnat, c’est a dire sur 39 matches. Il est également capable d’être le seul et unique métronome d’une équipe nationale et de la hisser en finale de la Coupe d’Europe dans la même année. Le seul trophée qui pourrait nous faire rappeler cet accomplissement dans les 50 prochaines années à venir est le seul trophée de reconnaissance international au niveau individuel: le Ballon d’Or. Qui l’a gagné cette année la ? Lionel Messi. Andrès Iniesta, qui lui fut vainqueur de la compétition contre justement Andrea Pirlo, ne sera même pas second au classement du Ballon d’or, Cricri d’amour, sans aucune raison, lui ravira la place.
Il ne faut pas croire que cela est anodin car cela engendre quelque chose que je considère encore plus dramatique: mépriser un joueur légendaire à cause du résultat immédiat.
Quelque chose vous choque sur cette photo ? Moi oui, Iker Casillas n’aurait jamais du porter le maillot du FC Porto.
Ne vous méprenez pas, Porto est une équipe bien plus que respectable, mais un gardien qui a fait briller une équipe au plus haut niveau depuis 16 ans ne devrait pas être forcé de la quitter parce qu’il y a eu une période creuse .
Et surtout, SURTOUT, il ne devrait jamais se faire huer par les fans de son équipe parce qu’il a pris 2 buts dans un match.
Je pense sincèrement que les gens capables de faire des choses pareilles ou de tenir des propos stupides dans ce genre la ne sont pas des fans de football. Le « supporter de la victoire » est quelque chose qui existe depuis un moment, mais Internet lui a permis de se montrer, et de donner son avis « pertinent » sur quelque chose qu’il ne connait, au final, pas du tout. Le problème vient aussi de l’accumulation. Un imbécile dans son coin ne représente pas spécialement une source d’inquiétude, mais plusieurs imbéciles donnent l’Olympique de Marseille matières à être entendus à cause leur nombre.
Regarder simplement l’accueil qu’a reçu Mathieu Valbuena au Vélodrome alors qu’il est l’un des artisans du seul championnat de France qu’a glaner Marseille en 18 ans.
Tout ça me dégoûte au plus haut point. Voila une petite collection d’adieux de joueurs légendaires avec des aux revoirs honteux en contraste.
Javier Zanetti. 19 ans au sein de l’Inter Milan, capable de jouer partout en défense, en milieu de terrain. Hygiène de vie irréprochable. Son dernier match il l’aura jouer avec son club, et tout le staff de l’Inter Milan ainsi que les joueurs sont venus célébrer sa carrière.
Iker Casillas ? Une armoire à trophée vivante, il aura simplement le droit de dire au revoir aux fans 5 minutes et de pleurer en conférence de presse.
Sir Alex Ferguson. Le plus beau palmarès de l’histoire du football, un homme qui a lui tout seul a su changer la philosophie du football anglais et qui a rendre à une ville entière sa fierté. Pour son dernier match, les DEUX équipes et leurs staffs respectifs ont fait une haie d’honneur.
Raul ? Celui qui est le fils spirituel du légendaire Butragueno et qui incarne tout ce que le Real Madrid devrait être: Classe, sobre, diaboliquement efficace et vainqueur. Il aura juste le droit de faire le cake 1 minute sur la pelouse et les médias auront passés plus de temps à parler a Cristiano Ronaldo.
Cruyff et tous les joueurs légendaires ne mettront pas 100 buts par saison comme Messi ou Ronaldo, mais leurs exploits seront toujours aussi louables. Il faut sortir du schéma enfantin de pensé dans lequel le football s’enferme car il atténue des exploits et aseptise complètement les autres aspects du sport.
Chérissez vos légendes (je vais pleurer quand Totti partira de la Roma), restez des apôtres du bon goût et lutter contre la connerie. On refera de notre sport quelque chose de beau.
Je compte sur vous mes salopards.